Traiter le RGO : les médicaments, les changements de mode de vie ou la chirurgie peuvent-ils aider ?

Le traitement du RGO peut prendre plusieurs formes.

Modification du mode de vie

Les modifications du mode de vie comprennent

  • Perte de poids (si vous êtes en surpoids)
  • éviter l'alcool, le café, le chocolat, les jus d'agrumes et les produits à base de tomate, les oignons et la menthe poivrée
  • éviter les grosses portions de nourriture
  • attendre 3 heures après le repas avant de s'allonger
  • surélever légèrement la tête du lit

Les modifications du mode de vie constituent la première ligne de traitement pour les femmes enceintes souffrant de RGO.

Traitement pharmacologique

  • antiacides

Les antiacides (médicaments qui réduisent l'acidité de l'estomac) étaient le traitement standard dans les années 1970 et sont toujours efficaces pour contrôler les symptômes légers du RGO. Les antiacides doivent être pris après chaque repas et au coucher.

  • Antagonistes des récepteurs H2 et traitement par bloqueurs H2

Les antagonistes des récepteurs H2 (bloqueurs des récepteurs de l'histamine) constituent le traitement de première intention pour les patients présentant des symptômes légers à modérés et une œsophagite de grade I-II. Les options comprennent la cimétidine, la famotidine et la ranitidine.

Les antagonistes des récepteurs H2 sont efficaces pour guérir l'œsophagite légère chez 70 à 80 % des patients souffrant de RGO et pour fournir un traitement d'entretien afin de prévenir les rechutes.

Une tachyphylaxie (atténuation rapide de l'effet de doses répétées d'un médicament) a été observée, ce qui suggère que la tolérance pharmacologique peut réduire l'efficacité à long terme de ces médicaments.

Chez les patients atteints d'une maladie grave (en particulier ceux atteints de l'œsophage de Barrett) qui ont subi une remontée d'acide nocturne, il est utile de poursuivre le traitement avec un inhibiteur H2.

  • Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)

Les IPP sont les médicaments les plus puissants disponibles pour le traitement du RGO. Ces agents ne doivent être utilisés que lorsque la maladie a été objectivement documentée.

Ils ont peu d'effets indésirables, mais leur utilisation peut interférer avec le métabolisme du calcium, ce qui peut entraîner des troubles du rythme cardiaque.

L'utilisation à long terme de ces médicaments a également été associée à des fractures osseuses chez les femmes ménopausées, à des maladies rénales chroniques, à des maladies rénales aiguës, à des pneumonies communautaires et à des infections intestinales à Clostridium difficile.

Les IPP disponibles sont l'oméprazole, le pantoprazole, le lansoprazole, le rabéprazole et l'ésoméprazole. Ils sont administrés 30 à 45 minutes avant les repas (pour obtenir leur effet maximal) une fois par jour à la posologie standard pendant 4 semaines.

L'enquête de l'Agency for Healthcare Research and Quality a conclu, sur la base de preuves de niveau A, que les IPP étaient supérieurs aux antagonistes des récepteurs H2 dans la résolution des symptômes du RGO après 4 semaines et dans la guérison de l'œsophagite après 8 semaines.

  • médicaments prokinétiques et inhibiteurs du reflux

Les agents prokinétiques sont modérément efficaces, mais uniquement chez les patients présentant des symptômes légers. Les autres patients ont généralement besoin d'autres médicaments anti-acides tels que les IPP. Chez les adultes, le métoclopramide, l'itopride et la dompéridone sont utilisés.

L'utilisation à long terme d'agents prokinétiques peut entraîner des complications graves, voire potentiellement mortelles, et doit donc être évitée.

La médecine entre les mains d'une femme
Le traitement doit être indiqué et suivi par un médecin. Photo source : Getty Images

Traitement à long terme (d'entretien) du RGO

Les symptômes ou le RGO lui-même réapparaissent chez près de 80 % des patients après l'arrêt du traitement antisécrétoire dans l'année qui suit. Un traitement à long terme est donc nécessaire pour la plupart des patients.

L'objectif du traitement à long terme est d'utiliser le traitement le plus doux possible (administration d'IPP à la dose la plus faible possible) qui garantira au patient une vie sans symptômes et empêchera le développement de complications liées au RGO.

Pour prévenir les récidives de RGO, les IPP sont recommandés une fois par jour chez les patients souffrant de RGO non érosif ou de RGO érosif léger.

Souvent, la dose la plus faible possible, ou la dose en fonction des besoins du patient (traitement à la demande), est suffisante. Les prokinétiques ne sont pas recommandés dans cette indication.

Traitement chirurgical

L'intervention chirurgicale la plus couramment pratiquée aujourd'hui chez l'enfant et l'adulte est la fundoplication de Nissen, réalisée par laparoscopie et nécessaire chez environ 10 % des patients souffrant de RGO.

Le traitement chirurgical est nécessaire :

  • Les patients dont les symptômes ne sont pas totalement contrôlés par un traitement aux IPP peuvent envisager une intervention chirurgicale. La chirurgie peut également être envisagée chez les patients dont le RGO est bien contrôlé, mais qui souhaitent un traitement définitif à dose unique.
  • Les patients présentant une œsophagite ou un œsophage de Barrett sont indiqués pour une intervention chirurgicale.
  • Les patients présentant des manifestations extra-œsophagiennes du RGO peuvent nécessiter une intervention chirurgicale. Ces manifestations sont les suivantes :
    1. Manifestations respiratoires (par exemple, toux, respiration sifflante, aspiration)
    2. manifestations au niveau de l'oreille, du nez et de la gorge (par exemple, enrouement, mal de gorge, otite moyenne)
    3. manifestations sur les dents (par exemple, érosion de l'émail)
  • Jeunes patients
  • Mauvaise coopération (observance) du patient avec le médicament
  • Femmes ménopausées souffrant d'ostéoporose
  • Patients souffrant de troubles de la conduction cardiaque
  • Coût élevé du traitement
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