- Kuře, Jozef, Une bonne mort : vers une clarification philosophique du concept d'euthanasie.
- Kováč, Peter. L'euthanasie et le suicide assisté du point de vue du droit pénal
- SPIŠÁK, Martin. Les Slovaques ont-ils le droit de mourir ? ou comment la loi envisage l'euthanasie.
L'euthanasie, une bonne mort : qu'est-ce que c'est et quelle est la perspective juridique et éthique ?
L'euthanasie est toujours interdite dans la plupart des pays du monde.
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L'euthanasie vient du grec eu thanatos et peut également être traduite par une bonne mort. Dans la plupart des pays, l'euthanasie, c'est-à-dire le fait de mettre fin à la vie à la demande du patient, est illégale.
Il est interdit de mettre fin à la vie d'un patient, même si celui-ci souffre d'une maladie en phase terminale, de douleurs et de nombreuses complications de santé. Même l'assistance au suicide, qui consiste à administrer une substance pour mettre fin à la vie, est généralement illégale, même si le patient s'administre lui-même la substance.
Ces deux méthodes mettent fin prématurément à la vie et constituent donc des activités illégales assimilées à un meurtre.
Toutefois, un patient atteint d'une maladie grave a le droit de refuser un traitement, ce qui le rapproche de la mort, tout en ayant le droit de voir la douleur et les symptômes de sa maladie soulagés.
En Europe, l'euthanasie est légale en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Espagne et en Suisse.
Antiquité et premières opinions
Dès l'Antiquité, il était question de rédemption et de mettre fin à la souffrance. Cependant, les philosophes étaient déjà divisés dans leurs opinions. Hippocrate avait un point de vue différent et était fondamentalement opposé à toute forme d'euthanasie, qu'il s'agisse d'une assistance active ou d'une non-assistance passive.
Platon, Aristote et les stoïciens étaient plus enclins à une vision positive de l'euthanasie : ils préconisaient une mort naturelle pour les malades incurables et les faibles, ainsi que la mise à mort de ceux qui avaient une âme mauvaise, malade et incurable.
Sénèque parle même d'euthanasie pour ceux qui doivent affronter l'humiliation, la peur de l'avenir, la maladie et le vieillissement. Dans ce cas, la mort est honorable, paisible et courageuse.
Dans l'Antiquité, on rencontre encore le terme mors voluntaria. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une mort volontaire. Dans ce cas, il s'agit d'une mort bonne et paisible, destinée à résoudre une impasse morale et éthique. Une impasse signifie dans ce cas une maladie incurable, des conditions de vie inhumaines ou un énorme coup du sort.
Abus de l'euthanasie
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des abus constants ont été commis et des vies d'enfants ou d'adultes innocents ont été mises à mort de manière odieuse.
En effet, dans la propagande nazie d'Adolf Hitler, seule la préservation d'un être humain fort et en bonne santé faisait l'objet d'une euthanasie, les autres étant considérés comme inutiles, voire cavaliers.
Ainsi, les enfants défavorisés sont tués peu après leur naissance. On a recours à l'euthanasie en cas de maladie mentale et physique.
Le système n'en bénéficiait pas. Ils coûtaient de l'argent et des ressources pour être utilisés par les élus d'Hitler. L'euthanasie était considérée par Hitler comme une miséricorde. Elle devait être perçue comme un privilège et un cadeau pour les autres.
L'euthanasie aujourd'hui
La médecine contemporaine s'attache uniquement à sauver la vie et à atténuer les symptômes de la maladie, en soulageant la douleur.
Dans la première moitié du siècle dernier encore, l'euthanasie était souvent proposée aux patients gravement malades. Elle était considérée comme un moyen d'atténuer la gravité de la maladie et d'aider le patient à mourir en paix. Par la suite, les professionnels de la médecine se sont davantage attachés à prolonger la vie, à la restaurer et à la guérir.
La règle et la devise sont devenues de prolonger la vie du patient autant que possible, même si nous ne pouvons plus la sauver.
On peut dire que si autrefois la mort était considérée comme un élément naturel de la vie, aujourd'hui elle est perçue comme un ennemi à combattre.
Il existe également plusieurs significations du terme
La perception de l'euthanasie est comprise de différentes manières : d'une certaine façon, il s'agit aussi de la mort naturelle, du suicide ou du suicide assisté.
L'euthanasie est également considérée comme l'atténuation des symptômes graves d'une maladie, l'endormissement de la douleur et donc un accompagnement paisible d'une mort naturelle digne. Il s'agit de l'assistance et du soutien d'un professionnel de la santé pendant le processus de mort. Toutefois, cette forme d'euthanasie est également le plus souvent illégale.
L'euthanasie volontaire comprend également l'arrêt d'un traitement destiné à prolonger la vie d'un patient de longue durée. Dans ce cas, nous parlons d'euthanasie volontaire.
L'euthanasie passive se caractérise par l'absence de traitement, l'arrêt des médicaments nécessaires ou le retrait d'un appareil respiratoire.
L'euthanasie active est déjà un acte direct et délibéré visant à mettre fin à la vie du patient. Elle peut être directe lorsque le médecin administre une substance pour mettre fin à la vie du patient. Elle est indirecte lorsque l'administration d'un médicament soporifique entraîne une mort plus rapide.
Code de déontologie des professionnels de la santé
La mission d'un professionnel de la santé est d'aider et de soigner les personnes, et il doit l'accomplir avec une attitude profondément humaine.
Le devoir des professionnels de la santé est de préserver la vie, de protéger, de promouvoir et de rétablir la santé, de prévenir les maladies et de soulager les souffrances, quels que soient la nationalité, la race, la religion, l'orientation sexuelle, l'appartenance politique, le statut social, le niveau moral ou intellectuel ou la réputation du patient.
Le code de déontologie ne permet pas de mettre fin à la vie d'un patient de quelque manière que ce soit.
Cependant, le professionnel de santé a également le devoir de prendre soin de la santé de l'individu et de la société conformément aux principes d'humanité, dans un esprit de respect de la vie humaine du début à la fin, dans le respect de la dignité de la personne humaine.
Préserver la vie
Le code d'éthique parle-t-il de préserver la vie à tout prix ou de partir dans la dignité sans prolonger inutilement les souffrances actuelles du patient ? Cela dépend avant tout de la décision du patient.
Dans le cas d'un traitement, le devoir du professionnel de santé est clair. Le patient doit bénéficier d'une assistance médicale. Il est important d'expliquer au patient son état, les options thérapeutiques et les autres procédures de manière claire et sincère.
Il est toujours conseillé de fournir au patient un consentement écrit et des informations sur son état de santé. Si le patient refuse un traitement qui entraînerait sa mort, une déclaration doit être faite.
Cette déclaration sert également de protection pour le médecin. Le patient y déclare qu'il refuse tout traitement et qu'il est conscient des conséquences d'un tel acte.
Le refus de traitement doit être distingué de l'euthanasie. Le patient ne prend pas de mesures actives pour se suicider. Il est simplement en désaccord et ne suit pas le traitement recommandé.
Des cas exceptionnels
Cependant, il existe aussi des cas de patients qui souffrent, par exemple, de maladies mentales, qui ne sont pas conscients des conséquences de leurs actes et qui ne peuvent pas évaluer clairement la situation. Dans ces cas, il est approprié de s'adresser à un tribunal.
Il y a aussi le concept de distanciation, qui est le contraire de l'euthanasie : il s'agit du maintien en vie artificiel, voire forcé, d'un patient par des moyens purement artificiels.
Il s'agit de la prolongation artificielle de la souffrance. Dans ce cas, on empêche une personne de quitter le monde, même si son état y tend indéniablement.
Le traitement n'apporte aucun bénéfice ou soulagement au patient, au contraire, il augmente sa douleur et sa souffrance.